Et un. Et deux. Et elle court, elle court, la petite princesse. A droite. A gauche. Partout et surtout tout le temps. Pour le bonheur des uns... Non, pour le malheur de tout le monde ! Coline, derrière sa bouille de gamine adorable, se cache en réalité un démon qui ne tient jamais en place. C’est tout du moins ce que dirait certainement Ambrose, sa nounou pénible à être toujours derrière elle. Oui, la princesse a beau être haute comme trois pommes, elle n’en déborde pas moins d’énergie. Surtout lorsqu’il s’agit de partir en vadrouille et d’enchainer les bêtises !

Éternelle curieuse dans l’âme, c’est bien le goût de la découverte qui la pousse le plus souvent à sautiller partout. A si bien courir dans tout le château, elle connait presque chaque pierre qui le constitue. Presque, car il y a toujours quelques recoins qui lui échappent encore… et cela lui est intolérable ! Alors elle file en douce. Se glisse hors de sa chambre. Loin de la vue de sa garde. Il lui arrive aussi de se promener à l’extérieur et n’hésite pas non plus, une fois encore, à déambuler à sa guise. Nul doute qu’il pourrait lui arriver quelques bricoles si Ambrose n’était pas efficace dans son travail. Faut-il toutefois blâmer la petite ? Après tout, elle ne souhaite que découvrir le monde qui l’entoure.

Si la curiosité est une part importante du flux qui alimente son énergie, la polissonnerie en est le deuxième. Appelons un chat, un chat. Ne cherchons pas de fausses excuses à cette petite princesse. Elle n’en a pas ! Espiègle et friponne, c’est la malice qui motive bien souvent ses actes. Une gentille malice, bien sûr. Elle enchaine les bêtises et cela la fait bien marrer. Elle fait tourner en bourrique sa nounou et s’en délecte. Elle donne des ordres et s’en réjouie. Elle n’est pas vilaine, simplement joueuse et guère sage. Et puis, dans un grand château, il faut bien s’occuper comme on peut. Elle rêve d’avoir un camarade d’aventure avec qui elle pourrait enchainer les farces et partir à l’aventure. Elle rêve de quêtes épiques.

Malgré sa polissonnerie indéniable, elle n’en demeure pas moins gentille. Elle est pénible, mais jamais méchante. Elle aime s’amuser, voilà tout. Gare à ceux qui l’en empêche, elle ne supporte pas qu’on lui dise « non ». Ce mot barbare la révulse. La contraint. L’emprisonne. Elle ne tolère pas être restreinte et aimerait faire ce qu’elle veut quand elle le veut et tout le temps. Elle sait qu’un jour elle sera grande. Elle sait que ce jour, elle devra faire montre de plus de maturité, alors autant en profiter ! Tant que son jeune âge peut pardonner son caractère. En attendant une éventuelle sagesse future, elle se montre parfois capricieuse. Elle boude quand on la gronde. Elle se vexe et plisse ses petits yeux. Pensant ainsi se montrer menaçante. Il n’en est rien, cela ne la rend que plus mignonne, mais ne lui dites pas. Elle bouderait davantage !  

Il lui arrive pourtant d’être sage… quand elle dort. Ou quand ses parents sont dans les parages. En leur présence, elle sait qu’elle doit faire mine d’être une gentille petite fille calme et posée. Elle sait qu’elle doit jouer à la gentille princesse. Surtout lors de réceptions officielles. Réceptions durant lesquelles elle s’ennuie profondément. Elle se fait violence toutefois. Pour faire plaisir à ses parents qu’elle adore. Pour faire passer le temps qui semble se ralentir dans ces moments, elle imagine ses futurs plans diaboliques pour faire tourner en bourrique son monde !

Comme bien des enfants, elle a la naïveté des gosses. Elle ne comprend pas tout du monde et de ses menaces. Elle le regarde depuis le prisme déformant de ses yeux de petite fille. Elle ne se rend pas compte que les Éternelles peuvent être une menace sérieuse et pense très sérieusement qu’il suffirait d’envoyer de fiers chevaliers pour régler le souci en moins de temps qu’il lui en faut pour faire une bêtise. Cela dit, elle sent une pointe de tristesse dans les yeux de son père par moment. Elle ne comprend pas, mais s’en désole. Elle aimerait le consoler, mais ne sait pas réellement comment s’y prendre. Elle ne sait pas comment aborder le sujet. Alors elle se contente de rester elle-même. De passer autant de temps qu’il est possible avec lui pour lui changer les idées.

Pour résumer Coline, de mauvaises langues seraient certainement tentées de dire qu’elle est simplement une sale gosse beaucoup trop couvée et à qui on cède tout. Sans doute il y a-t-il un peu de vrai. Toutefois, n’oubliez pas une chose qui a son importance : elle n’a que huit ans. Ne lui tenez donc pas trop rigueur. Certes, elle est polissonne, mais c’est ce qui la rend adorable... N'est-ce pas ?  

Née un 18 Primaube, le domaine de la petite princesse polissonne est le Sculpteur. Son don lui permet d’animer des objets. D’un simple contact. Du bout de ses doigts, l’objet s’anime. Comme éveillé par un souffle de vie. Toutefois, du fait de son tout jeune âge, Coline ne peut à l’heure actuelle animer que des petits jouets. Plus le jouet est grand, moins elle peut en animer simultanément. Par ailleurs, la durée de son don est proportionnelle au nombre de jouets touchés par son don.

En grandissant, qui sait ce qu’elle pourra animer ?